Avec la rentrée, les plaignants et l'association de soutien prennent connaissance d'un coup (double) de théatre estival qui épaissit hélas un peu plus l'opacité de cette affaire.

En premier lieu, en pleine période de vacances judiciaires, un pli aurait mystérieusement atterri sur le bureau du juge. Il contenait un rapport radiologique d'autopsie, jusqu'à présent absent du dossier. Ce rapport évoque des opacités pulmonaires qui pourraient correspondre à des épanchements sanguins. La matérialisation pour le moins baroque de ce rapport sur le bureau du juge, 3 ans après les faits, à de quoi rendre perplexe.

En second lieu, si les effets personnels et vêtements du jeune malien conservés par la police depuis la garde à vue tragique sont arrivés jusqu'au tribunal, à la demande de l'avocat de la famille, Maître Bouzrou, il manque hélas le T-shirt ou pull qu'Abou Bakari devait certainement porter lors de son interpellation dans la rue ce soir d'hiver 2004. On imagine mal en effet qu'il déambulait en veste légère à manches courtes, la seule partie haute vestimentaire figurant dans l'inventaire. Or ce ou ces vêtements qui ont du être en contact avec la mystérieuse blessure thoracique (non documentée par les rapports médicaux !) étaient pourtant des éléments clés pour l'enquête...