Sujet audio de Chloé Triomphe à écouter à cette adresse :
http://www.rtl.fr/fiche/5927259519/une-bavure-policiere-sur-un-sans-papiers-a-courbevoie.html

Transcription texte du sujet de Cholé Triomphe © RTL :

[ Présentateur]
Il y a peut-être eu une bavure il y a 4 an au commissariat de Courbevoie dans les Hauts de Seine

[Présentatrice]
Un sans papiers malien avait été interpellé pour séjour irrégulier et placé en garde à vue. Le lendemain, il est tombé dans le coma et il est mort 2 mois plus tard sans avoir repris connaissance. Les policiers avaient expliqué à l’époque qu’il s’était volontairement cogné la tête contre la porte de sa cellule, mais aujourd’hui, Chloé Triomphe, un complément d’expertise vient contredire cette version.

[Chloé Triomphe ]
Eh bien en tous cas la version policière telle qu’elle a été fournie en 2005 après la mort de ce sans papiers semble ne plus du tout cadrer avec les constatations enfin fournies par l’institut médico légal de Paris qui a pu, après des années d’errance pour le moins étrange du dossier perdu à l’hôpital où le gardé à vue est décédé, eh bien l’institut médico légal a pu formuler ses conclusions sur la mort d’Abou Bakari Tandia, comme l’explique l’avocat de la famille, maître Yassine Bouzrou :

[maître Bouzrou]
Alors l’expertise révèle que la version donnée par le, par les policiers, à savoir que Monsieur Tandia se serait cogné la tête seul contre la porte de sa cellule, cette expertise vient écarter cette thèse en disant que l’exiguïté de la cellule ne permettait pas de prendre un élan suffisant pour se provoquer ce genre de blessure. Ce sont des commotions, donc commotions cérébrales, dues à un ébranlement de la boite crânienne, hein. Cela signifie que Monsieur Tandia a été victime de violences… et à partir du moment où ces violences ont lieu dans un commissariat, on peut penser que ce sont des policiers qui ont commis ces violences.

[Chloé Triomphe]
Et c’est évidemment ce que pense la famille du sans papiers qui se bat depuis 4 ans maintenant pour obtenir des explications sur la mort de ce dernier. Les policiers devraient donc être entendu prochainement par le juge d’instruction et l’avocat d’Abou Bakari Tandia attend désormais qu’ils soient mis en examen.

RTL info - 03 sept. 2009 - Màj 19h20 [ Article Texte ]

Une bavure policière sur un sans-papiers à Courbevoie ?

Les policiers affirmaient qu'il s'était "cogné la tête seul" contre la porte de sa cellule provoquant ainsi son coma, puis sa mort. Mais un complément d'expertise de l'Institut médico-légal dans l'enquête sur la mort d'un sans-papiers malien de 38 ans, Abou Bakari Tandia, après sa garde à vue à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine en 2005 contredit la version policière, "peu compatible avec les constatations médicales et médico-légales". Les trois experts de l'IML constatent que "nulle part" dans les différents dossiers n'apparaît "une lésion traumatique crânienne ou crânio-faciale par choc direct contre un plan dur". De plus, "l'exiguïté de la cellule de garde à vue ne permet pas de prendre un élan et une accélération suffisants pour créer ce type d'oedème cérébral".

Ainsi, "la déclaration" d'un gardien de la paix "qui aurait assisté à la projection de la victime contre la paroi de la cellule de la garde à vue est peu compatible avec les constatations médicales et médico-légales". Les médecins légistes évoquent plutôt "un ébranlement cérébral par violente(s) secousse(s) de la victime (...)".

Les trois experts avaient déjà remis un premier rapport en octobre 2008 à la juge d'instruction de Nanterre chargée de l'enquête, mais sur la base d'une partie seulement du dossier médical, car des pièces avaient disparu à l'hôpital Louis Mourier de Colombes (Hauts-de-Seine) où avait été admis le gardé à vue. Après que l'ensemble du dossier a été retrouvé, ils ont à nouveau été saisis par la juge.

Abou Bakari Tandia avait été interpellé le 5 décembre 2004 à Courbevoie pour séjour irrégulier. Placé en garde à vue, il était tombé dans le coma le lendemain et hospitalisé, avant de décéder près de deux mois plus tard sans reprendre connaissance. Après une première enquête, le parquet avait classé le dossier sans suite le 10 mars 2005, mais l'oncle et le frère de la victime avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile, entraînant l'ouverture d'une instruction.

Auteur : Chloé Triomphe