Le café-débat organisé le 5 avril dernier à la MJC de Colombes par le Cercle d'Etudes et d'Initiatives Civiques de Colombes autour du thème "La déontologie en matière de Police : quel usage des armes et quelles conditions de garde-à-vue?" a été l'occasion pour l'association "Vérité et Justice pour Abou Bakari Tandia" comme pour les associations "Vérité et Justice" pour Lamine Dieng et Mahamadou Marega, de contribuer au débat par l'évocation de trois cas tragiques de violences policières.

Au lendemain de la reconstitution ordonnée par le juge au commissariat de Courbevoie dans l'affaire Abou Bakari Tandia, et dans une période marquée par la réforme de la garde-à-vue et la fusion des autorités en charge de la défense des droits, le débat revêtait une actualité particulière.

Les intervenants présents, représentante d'Amnesty International, membres du Syndicat Général de la Police, avocat de la Ligue des Droits de l'Homme, ont ainsi pu dresser un constat sans complaisance de la situation en matière de gardes-à-vue (leurs conditions et leur nombre croissant) et de recours aux armes, et plus généralement de l'action des services de police.

Jusqu'aux représentants de la police nationale, au cours d'échanges dignes et sans concessions, tous ont ainsi pu s'accorder pour pointer du doigt les conséquences délétères de la pression exercée sur les forces de l'ordre par l'effet combiné de la politique du chiffre et de la réduction des effectifs sur le terrain.

Si les débats ont permis d'entendre la voix d'une police véritablement républicaine, contrastant singulièrement avec certains discours officiels, ils ont été aussi l'occasion de rappeler que la réalité vécue sur le terrain était parfois loin des principes affichés, installant parfois la méfiance entre les citoyens et leur police.

Abou Bakari Tandia, Lamine Dieng, Mahamadou Marega, eux, l'ont payé de leur vie.