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Les forces de l'ordre interpellées par Amnesty

Par Hélène Duvigneau

Pour son troisième rapport sur les violences policières, Amnesty International France a choisi de donner la paroles aux familles de cinq personnes décédées «aux mains de la police». «On s'est rendu compte que plusieurs années après, la lumière n'avait toujours pas été faite sur ces affaires et que les familles ne pouvaient pas faire leur deuil», rapporte Izza Leghtas, chercheuse à Amnesty. Selon l'ONG, «une famille n'a même pas pu récupérer le corps de son enfant.»

Absence de poursuites
Parmi les cas évoqués, celui d'Ali Ziri, ouvrier à la retraite de 69 ans, mort en juin 2009 à Argenteuil (Val-d'Oise) après un simple contrôle d'alcoolémie. Un rapport d'autopsie relève des signes d'«asphyxie de type mécanique» sur ses poumons. «On a retrouvé 27 hématomes sur son corps, dont certains de 10 cm», témoigne Mohamed Nemri, membre du collectif Ali Ziri. «A ce jour, les agents sont toujours en fonction et c'est l'ami qui l'accompagnait qui est appelé à comparaître pour outrage», s'insurge-t-il.

Interrogé sur ces affaires, le porte-parole de la police nationale, Pascal Garibian, rappelle que cinq millions d'interventions ont eu lieu en 2010. «Il s'agit de cas exceptionnels. Chaque intervention s'inscrit dans une confrontation de plus en plus délicate, et la police réfléchit constamment à son usage de la force.» Reconnaissant qu'une majorité des agents s'acquittent de leurs fonctions dans le respect de la loi, Amnesty appelle néanmoins à des enquêtes impartiales.

Abou Bakari Tandia
L'avocat de ce Malien de 38 ans mort après une garde à vue en 2004, a l'impression d'avoir épuisé « tous les recours judiciaires ». Après l'instruction de quatre magistrats, il évoque un problème judiciaire.