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Dénoncer l'"impunité" de certains policiers soupçonnés de violences et réclamer dans ces affaires des enquêtes "impartiales". C'est l'objectif du rapport publié mardi 30 novembre par Amnesty International France, et intitulé "Notre vie est en suspens : les familles des personnes mortes aux mains de la police attendent que justice soit faite".

"On ne dit pas que la police fait mal son travail", avertit Patrick Delouvin, directeur du pôle Europe de l'ONG. Mais "il est extrêmement préoccupant que dans certains cas, plusieurs années après les faits, les familles sont toujours en attente d'un procès (...), les policiers sont toujours en fonction, il n'y a pas eu de poursuites disciplinaires", complète Izza Leghtas, chercheuse pour Amnesty.

Eviter le discrédit des institutions

Pour étayer son propos, l'ONG s'appuie sur "cinq affaires banales au départ" qui "se terminent très très mal, parfois juste une heure après l'interpellation". Ce fut le cas d'Ali Ziri, Algérien de 69 ans, mort par asphyxie en 2009 après un contrôle routier à Argenteuil (Val-d'Oise). Ou encore de Mohamed Boukrourou, Marocain de 41 ans, victime d'une défaillance cardiaque lors de son interpellation en 2009 à Valentigney (Doubs).

Mais selon Amnesty, le but de ce rapport n'est pas uniquement de défendre les victimes. Pour Izza Leghtas, "la réputation et la confiance dans les institutions y perd beaucoup".

Face à ces situations, Amnesty demande que des "enquêtes effectives, impartiales et dans les meilleurs délais" soient menées. Elle préconise également l'interdiction des méthodes d'immobilisation "dangereuses", une "formation approfondie" des policiers sur "les droits humains" et la suspension ou la sanction systématiques de ceux mis en cause.

FTVi avec AFP