© Amnesty International

à lire sur le site d'Amnesty international en cliquant ici

Affaire Abou Bakari Tandia : 7 ans de procédure pour un non lieu

[02/10/2012]

L'instruction se clôt en ces termes : « aucun élément ne permet de retenir la responsabilité d’un fonctionnaire de police dans le processus ayant abouti au décès de la victime ». Comment la victime est-elle tombée dans le coma entre le début et la fin de sa garde à vue ? sept ans d’enquête, six expertises médicales et quatre juges d’instruction n’ont pas suffi pour donner ne serait-ce qu’un début de réponse à la famille… L’ordonnance de non lieu écarte toute mise en examen des policiers présents au commissariat de Courbevoie en décembre 2004, lors de la garde à vue d’Abou Bakari Tandia.

Ces mêmes policiers avaient pourtant été mis en cause par des conclusions médico-légales contredisant leur version indiquant que la victime s’était elle-même frappée la tête contre la porte de sa cellule.

La cinquième expertise médicale, datée du 15 juin 2011, concluait à un décès « par privation d’oxygène due à des contentions répétées », conclusion laissant entrevoir un usage excessif de la force de la part des agents présents au moment de la garde à vue.

Enfin, à l’issue de la reconstitution finalement ordonnée en avril 2011, des légistes ont noté que l’exiguïté de la cellule ne permettait pas de prendre assez d’élan pour se fracasser la tête contre la porte de sa cellule.

En dépit de tous ces éléments, aucun policier n’a réellement été inquiété.

Cette affaire est l’une des cinq du rapport d’Amnesty International intitulé « France. Notre vie est en suspens. Les familles des personnes mortes aux mains de la police attendent que justice soit faite ». Amnesty International y souligne le manque d’impartialité et de transparence qui entoure les dossiers mettant en cause des membres des forces de l’ordre.